Photo : Bernard Morsa
Une brasserie à Wanzoul ! et pas n'importe quelle brasserie ! Je vous laisse juger et surtout je laisse la parole à Bernard pour vous communiquer son enthousiasme :
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Passionné par le monde de la bière depuis longtemps, j’attendais la retraite pour me lancer dans la grande aventure du brassage de ce breuvage qui fait la réputation de notre beau pays. C’est ainsi que depuis un an maintenant, j’ai repris le chemin des bancs d’école pour suivre la formation de chef d’entreprise en micro brasserie. J’ai découvert le monde fascinant du brassage de la bière.
Toutefois, j’ai très vite compris qu’à l’heure actuelle, beaucoup de produits étaient sur le marché non pas pour permettre de nouvelles aventures gustatives aux amateurs de bière, mais bien à des fins mercantiles pour ceux qui demandent à les produire.
- Comment apporter quelque chose de nouveau dans cette jungle de produits ?
Tout d’abord pour commencer, revenir aux bases.
« Une bière doit rester une bière et non une mixture avec tout et n’importe quoi », leitmotiv qui sera la base de mon aventure.
Après, se donner les moyens de trouver les matières premières de base issues du circuit-court ou du moins répondant aux exigences environnementales permettant la minimalisation des émissions carbone.
Si en effet, il n’y a rien d’écologique dans la production de bière, on peut agir de façon à réduire l’impact pour le futur.
Les malts d’orge ou autres sont produits en Belgique ainsi que les houblons utilisés.
Pour choisir les épices ou les condiments, j’essaie au maximum de prendre des produits Bio ou issus du commerce « Fairtrade » quand cela est possible.
En effet, il est difficile de trouver des graines de coriandre, de la cannelle ou de la vanille produites en Belgique.
- L’élaboration des recettes.
Celles-ci sont conçues pour apporter des vraies saveurs sans produits chimiques ou colorants.
Concevoir une bière, c’est un peu comme essayer de retrouver la recette du vol-au-vent de notre grand-mère.
En ce qui me concerne, parler d’une de mes bières, c’est un peu comme parler d’un grand plat de chef cuisinier.
Je considère la mousse à la bière, comme la crème-fraîche sur une glace par exemple.
Chaque recette est pensée pour ses arômes, son amertume, sa couleur, son volume alcoolémique.
- Li P’tite Bréssène Amon Momo, une pico brasserie dans la tradition.
La définition de la micro-brasserie est une entreprise brassant maximum 2000 hl par an.
A l’heure actuelle, beaucoup d’entre-elles ont dépassé ce stade, le plus souvent par envies, de rentabilité ou nécessité de revenus suivant les lourds investissements consentis.
Dans notre cas, on se limitera à des installations permettant le brassage de 2hl (200 litres) afin de permettre un contrôle total sur la préparation de nos bières et d’en assurer la qualité.
De plus, nous ne cherchons pas à faire du volume, mais de la qualité, même si à certains moments nous devrons dire qu’il faut attendre le brassin suivant.
La vente de nos bières se fera exclusivement à la brasserie et sur les commerces hors grande distribution de l’entité de Wanze.
En effet, il nous est inconcevable de vouloir produire des bières avec des matières premières issues du circuit court et de les vendre à des dizaines de kilomètres du lieu de production.
Pour trois d’entre-elles, la production sera garantie toute l’année.
C’est le cas Pour la Blonde de Wanzoul, la Blanche Berthe de Wanzoul et la Triple à Momo qui ont déjà subis de nombreux tests et dégustations par de nombreuses personnes.
En effet, pour ces trois bières, les ingrédients sont disponibles toute l’année et les recettes étant figées, il nous sera possible d’en garantir la production continue afin d’avoir du stock suffisant afin de satisfaire les clients.
Suivant le type de bière, elle est composée de malt d’orge, malt de froment, malt d’avoine, des houblons belges, des zestes d’agrumes Bio, épices Bio et des levures spécialement sélectionnées pour leurs arômes et leur qualité.
C’est par cette bière que toute l’histoire a commencé.
Pour la petite histoire, avant mes débuts de brasseur, je m’insurgeais déjà contre certaines bières commercialisées, dites locales mais étant brassées de l’autre côté de la Belgique.
Mon tout premier brassin, était composé d’orge cultivée sur l’entité et des houblons sauvages provenant du long de l’ancienne ligne de chemin de fer.
Le défi était le maltage de l’orge crû, chose réalisé dans ma cuisine et je peux vous dire soit on est brasseur ou on est malteur mais les deux à la fois, c’est de la folie.
Donc, avec l’aide d’un copain professeur de brassage, on a réalisé un brassin, la surprise fût que malgré toutes les inconnues, il en est ressorti une bière avec des bulles, de la mousse et de l’alcool.
Rien de tel pour prouver qu’il est possible de produire de la bière localement avec des matières premières issues du circuit-court.
Donc, cette bière sera brassée 1 fois par an au moment de la récolte des houblons cultivés au sein même de la propriété de la brasserie et avec du malt d’orge dont les grains auront été cultivés sur l’entité de Wanze.
L’ajout des houblons frais, cela signifie mis à l’ébullition dès la récolte, réduit la possibilité de produire à d’autres moments de l’année cette bière.
L’allez/retour sera une inversion des houblons durant l’ébullition et cela est également un clin d’œil à toutes les personnes ayant empruntées cette fameuse ligne de chemin de fer dans les temps passés.
Rien de plus amusant pour un brasseur d’essayer de nouvelles recettes.
Celles-ci généralement sont élaborées lors d’évènements prévisibles ou imprévisibles prenons les deux bières actuellement en production.
Cette bière sera bientôt présentée à un concours de brasseur amateur.
Le style de bière étant imposé, il fallait bien réfléchir à ce qu’il fallait réaliser comme produit.
Historiquement, l’English Bitter était une bière brassée sans houblons, mais avec du gruit (mélange d’herbes médicinales).
Donc, j’ai trouvé normal de refaire une bière à l’ancienne avec les plantes jadis utilisées pour les bières de nos régions.
Quoi de plus normal que de rendre hommage au premier propriétaire du château féodal de Moha.
La petite dernière imprévue.
En effet, c’est en décongelant par erreur du zeste de citron Bio qu’est apparue
la petite dernière.
Que faire de ce zeste, le jeter ?
Que nenni,
Mais avec quoi le préparer ?
Hé bin voilà, du malt de froment moyen et du romarin frais du jardin.
La mise en bouteille est prévue vers le 20 août prochain.
Vous êtes intéressé par la découverte de l’aventure ?
N’hésitez pas, vous passez devant le 95 rue de Wanzoul à Wanzoul, la voiture du brasseur est dans l’allée, alors le brasseur est là et vous recevra à bras ouverts.
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Tout grand merci à Bernard pour ses explications et ses photos, merci de partager avec nous sa passion et à bientôt pour une dégustation ! Santé !