Décès de Jacques Fontaine ce 4 février - fév 2018

Jacques et la famille Fontaine au Doyard. Debout de g. à dr.: Joseph, Fifine Fontaine-Raboz( la maman) et Victor

Accroupis: Clément (le papa) avec Jacques, Georges Deresteau, Paul et Adrien 

La famille de Jacques 

Jacques, né quelques années avant la guerre,le 28 avril  1936, est le 6ième des 7 enfants de la famille Fontaine Son papa, c'est Clément, sa maman, c'est Joséphine Raboz, "Fifine". Ses frères et soeur, ce sont Jeanne, Paul, Adrien, Roger, Joseph et le petit dernier, Victor, né juste avant la guerre.

Ils habitent au fond des Doyards presqu'aux Theys. A la fin de la guerre, l'eau alimentaire n'est toujours pas distribuée dans le fond du vallon. Jacques et Victor, son petit frère, vont chercher l'eau à la source avec leur  petit harquet, leurs  deux seaux sur les épaules. Avec Victor, Jacques est aussi chargé de nourrir les lapins ou d'aller promener le cochon le long du Doyard.Heureusement, la source de l'Arène et son eau miraculeuse est proche. Le bois de "la Reine " est le terrain de jeu de Jacques et de ses frères.

Les copains de Jacques, ce sont Freddy Gilsoul, Paul (Popol) Polet, Albert Beguin: ils cherchent les nids de pie, ils fabriquent des lance-pierres, des arbalètes et des flèches avec des branches de noisetiers. La chef de bande, c'est... une fille, Ginette Debar.

Avec ses grands frères, Jacques part à la tenderie, poussant ses bâtons enduits de glu au-dessus des buissons d'aulne ou de sorbier. Les tarins viennent s'y coller. Jacques rapporte à sa maman les mâles colorés qu'elle nettoie avec de la margarine avant d'aller les vendre au marché des Fossés à Huy.

Le temps passe...bientôt Jacques se marie avec Marcelle, Marcelle la coiffeuse, Marcelle Bourgeois;  ils élisent domicile au dessus des Potalles à côté de chez Armand et Denise Dethier.  

Le vélo, sa passion 

Jacques est passionné de vélo,un supporter acharné du prometteur coureur local Marc Sohet. Il suit Marc dans toutes ses courses - en débutant, junior et amateur  -  avec son...scooter : il emmène souvent le petit Jean-Luc Dethier à l'arrière de sa moto et crée un vrai fan club des Potalles : Marcelle son épouse, Robert et Nelly Guisse,  mais aussi Carl Mestrez ou encore Robert et Irène Daubée qui font tous les déplacements en Vespa.

Les habitants des Potalles sont à l' Expo 58:  Eléonore Chamberlan, Pierre Quinten (le fossoyeur), Armand Dethier, Marcelle et Jacques Fontaine, tout à droite 

Et bientôt Jacques achète une Tv pour pouvoir suivre sur "grand écran" Marc qui est devenu professionnel : Jacques bondit de joie quand il voit Marc Sohet en tête dans un des cols du tour de France emmenant son leader Ocana. 

Rue Albert 1er 

Jacques est entretemps entré chez "Thiry" en tant que mouleur et, en plus, il a déménagé rue Albert 1er, no 4,  au centre du village. La maison -jusque là magasin de la CAV- est imposante et permet à son épouse d'agrandir son salon de coiffure et à Jacques d'agrandir son jardin. Les tomates de Jacques sont réputées. Les plants de tomates munis d'un système d'arrosage sophistiqué fait maison associé à un peu de poussière de perlin pinpin (un secret bien gardé) donnent des légumes d'un rouge flamboyant qui attisent la jalousie des voisins. Ses voisins, Raymonde Gillet, Laura Chartier, Marie et Pierre Lefébure, Jacques les couve, les protège. Entre deux visites aux bois du château, il devient notamment le gardien de maison au gré des vacances des uns et des autres. Et comme on part en vacances tout le temps...

Frères et soeur (Jacques est accroupi  à droite ) 

Fin des années 60, Jacques, du haut de sa maison surélevée, voit les jeunes faire des tours et des 'tours du village' en vélo : les grands avec en vedettes Paul Richard, Daniel Haid, Jean-Pierre Pacolet, Jean Hanquin et les plus jeunes avec André Colot, qui tient à peine sur son vélo, ou Jean-Luc Dethier. Yvan Catoul, juché sur un grand vélo de femme, et Jean-Marie Vanebempt font partie des outsiders.

50 tours du village, c'est la distance de base, c'est aussi 50 kilomètres.

Et,bientôt Jacques Fontaine qui a donc vu, avec envie, ces jeunes "tourniquer" devant sa maison, n'en peut plus. Il rejoint Fernand Richard qui veut fonder un club de «Vélos Touristes ». Y adhèrent bien vite l'irrésistible Eugène Kockelmans, le puissant Evariste Gielen, le rapide Guy Richard, le métronome Popol Rihon, le sage Christian Bertholet, l'intrépide Camille Lambrechts, le toujours malchanceux Jean-Lou Fontaine, les Dalton Brothers Lucien, Louis et Yvon Penninck, le sémillant Luc Peeters et le brillant Philippe Morsa. En 1975, « La chaîne vinalmontoise » deviendra plus  structurée avec comme président Karel Geerts, comme vice-président Louis Penninck et comme président d'honneur Daniel Nivarlet.

Leur champ d'action s'élargit à toute la Belgique, mais le plus souvent jusqu'à... Wanzoul où le club tient ses joyeuses réunions dans la salle de chez Yvonne Lecocq (aujourd'hui chez Michel Cleeren).

Le club des cyclistes   "les vélos touristes" 

De gauche à droite : Philippe Morsa, Eugène Kockelmans, Evariste Gielen, Guy Richard, Paul Rihon, Jacques Fontaine (au centre avec la casquette blanche), Christian Bertholet, Camille Lambrechts, Jean-Lou Fontaine, Lucien Penninck, Louis Penninck, Luc Peeters, Yvon Penninck et au fond Fernand Richard

Passionné de la petite reine, Jacques ne manquait aucune course : on le voit sur la photo  aussi bien lors d'une épreuve pour Juniors rue Rouvreux à Wanzoul en 2009 (photo ci dessus avec un autre coureur cycliste  Robert Leroy devant chez M et Mme Peeters Macherot ) que lors du Tour de France qui est passé par Vinalmont en 2010 (photo ci dessous  rue de Villers ).

L'amour de Jacques pour le vélo durera jusqu'à ses dernier jours : hiver comme été, il faisait son petit tour sur sa bécane, allant dire bonjour aux  Potalles en s'arrêtant à toutes ses chapelles pour parler de tout et de rien mais  surtout...de ses oiseaux. 

Depuis toujours,  Jacques aime les oiseaux : enfant  déjà,nous l'avons raconté, il s' occupait de tarins et de chardonnerets aux Doyards avec Clément son papa. Installé au "centre" de Vinalmont, Jacques a bientôt construit lui-même une grande volière dans laquelle « ses » oiseaux se sentaient bien. Il les nourrissait sur base d'une recette secrète propice à la beauté de leur plumage et à la clarté de leur chant: c'était une recette à base d'œufs, de pommes de terre et de biscuits. 

Médecin, vicomte, écolier, fidèle de l'église, promeneur, tout qui passe par la rue Albert 1er à Vinalmont ne peut alors s'empêcher de s'arrêter devant l'ancienne CAV, la maison de Jacques Fontaine, pour admirer ou simplement écouter les 60 canaris qui égaient l'immense volière qui occupe une bonne partie de la cour. Pusieurs générations de petits enfants ont aussi défilé chez Jacques pour observer les canaris d'un Jacques fier comme un paon. 

Sauf que catastrophe, un lundi de mars 2012, Jacques a constaté la disparition de ses oiseaux. Ses 60 canaris jaune orange avaient été volés pendant la nuit. Plus que de la colère, c'est de la tristesse qui a empli Jacques ce jour là.

Mais Jacques a rapidement repris courage : il a bien vite récupéré des canaris. Ce dernier dimanche  4 février, malheureusement, ses canaris ont de nouveau arrêté de chanter: Jacques n'était plus là.