« Loin des yeux , près du coeur » avec Marie Vandenabeele :
Marie nous raconte son magnifique projet de vie :
Je suis née à Huy, j’ai fait mes études à Saint Jean Berchmans, puis à Sainte Marie. Je me suis installée à Vinalmont (Wanzoul) en 2001 au no 90, rue de Wanzoul et ensuite au no 63.
Mais bien avant cette installation, lorsque j’étais encore à Huy, mon deuxième domicile était la Maison des Jeunes de Vinalmont! D’abord chez Pierre Commane et ensuite à l’actuelle maison des jeunes!
Que de bons souvenirs (pas tous racontables d’ailleurs!). J’ai toujours adoré l’ambiance et le dynamisme de Vinalmont, en plus de la beauté exceptionnelle de ce village!
J’adore revenir à Vinalmont lors de mes passages en Belgique, retrouver “la bande de Vinalmont”, me promener dans le village. Cela reste “chez moi”!
Lors de mes études au HEC à Lège, j’avais déjà l’envie de partir travailler à l’étranger. Et comme les chiens ne font pas des chats( mes parents étant de grands voyageurs aussi), c’était un peu ma destinée.
Après avoir travaillé quelques années en Belgique, j’ai fait le grand saut en 2006 et je suis partie comme directeur financier dans un hôtel 5* en Guinée Bissau (un petit pays très connu en dessous du Sénégal!). Une histoire folle dans un pays fou : Démarrer un hôtel 5* dans un pays où il n’y a rien, plaque tournante de l’Afrique de l’ouest pour les trafics de drogue, c’était une sérieuse aventure! Mais ma détermination pour mettre sur mon CV “expérience en Afrique”, pour pouvoir trouver mieux, était inébranlable et m’a fait tenir une bonne année dont je garde un souvenir un peu “fou”.
En 2007, je suis partie au Rwanda comme Directeur Financier pour Thomas & Piron.
Là, j’ai découvert un des plus beaux pays parmi ceux que j’ai vus jusqu’aujourd’hui!
Malheureusement, le Rwanda est plus connu pour son génocide de 1994 que pour la beauté de son pays. Le pays des 1000 collines, des degradés de verts et de rouges puissants, les grands lacs, les derniers gorilles de montagne,… tout cela est concentré dans un pays de la taille de la Belgique. Cela vaut le détour! Si vous voulez découvrir l’Afrique authentique, n’hésitez pas. On voyage très facilement au Rwanda et en toute sécurité!
J’ y ai passé presque 5 ans, et quelles années… J’y ai rencontré mon mari et notre Sacha y est né en 2011.
Mon mari s’appelle AFRIK… non, ce n’est pas une blague… Passionée par l’Afrique, j’ai marié l’AFRIK… Il fallait le faire…
Afrik est rwandais d’origine mais il est né en Ouganda et y a grandi. Il n’est revenu au Rwanda qu’après le génocide. Son parents ont du fuir le Rwanda en 1959 suite aux problèmes ethniques déjà existants et qui ont continué jusqu’au genocide malheureusement.
Il est donc Anglophone et nous parlons anglais ensemble! Je parle français aux enfants et il leur parle anglais… Sacha est totalement bilingue!
Finalement, en 2012, nous avons quitté le Rwanda pour le Kenya où j’ai été chargée d’ouvrir une succursale de Thomas & Piron. Un fameux défi que de débarquer dans un nouveau pays avec un enfant de 3 mois, pour démarrer toute une nouvelle structure. Mais les defis, cela me connait!
Entretemps, Victoria est venue se joindre à notre petite famille!
Le Kenya est vraiment un magnifique pays. La vallée du Rift, le berceau de l’humanité, de magnifiques parcs animaliers, le Kilimandjaro, l’Océan indien,… autant de choses qui font du Kenya un pays très touristique mais aussi un pays agréable à vivre en tant qu’expatrié.
Nairobi, la capitale, est très développée. On y trouve tout (pas toujours bon marché ceci dit!). Il y a beaucoup d’activités, de super écoles pour les enfants, de nombreux magasins, et l’économie est assez développée.
C’est un des rares pays où la culture locale est assez préservée (en dehors de la capitale bien sûr). Les tribus sont encore très existantes et attachées à leurs traditions. Les Masai notamment, sont encore très conservateurs. Espérons que cela dure…
Pour combien de temps sommes nous ici? J’avoue que je n’en sais rien… J’ai quitté Thomas & Piron depuis le mois de décembre dernier pour me lancer dans mes propres projets… Un nouveau défi… Afrik travaille pour une société française et est en charge de toute l’Afrique de l’Est. Donc l’avenir à moyen terme semble se dessiner par ici de toute façon.
Souvent on me demande si je veux rentrer en Belgique… Pas pour le moment , même si… La Belgique, c’est chez moi! La vie d’expatrié est vraiment différente. J’avoue que la famille et les amis me manquent. D’autres petites choses de la vie aussi comme les activités culturelles, la nourriture de chez nous (même si ici on trouve vraiment de tout... mais je ne trouve pas un bon boulet à la liégeoise par exemple), une bonne bière belge aussi!
Mais j’aime ma vie ici. J’aime le climat (majorité de soleil, deux saisons de pluies, pas trop chaud, pas trop froid). La nature est exceptionnelle!
Au niveau professionel, c’est passionant de travailler ici. Chaque jour est différent… rien n’est jamais comme prévu et ça pimente les journées ( et parfois, on s’énerve aussi, faut avouer!) Mais blague à part, travailler dans un environnement où il y a encore beaucoup de choses à faire, à créer avec des gens qui ont envie d’avancer, qui sont entrepreneurs, c’est motivant! Je pense sincèrement que l’Afrique, une fois que ce sera un peu stabilisé politiquement, va grandir économiquement à une vitesse folle.
Les rencontres sont toujours diverses et enrichissantes. Notre cercle d’amis nous donne des contacts de par le monde! Les amis ici sont précieux, ils “remplacent” la famille et donc on a besoin de créer de vraies relations assez rapidement . Dans l’amitié ici, il n’y a pas de barrière de langues, de races, d’origines, de générations!
A côté de cela, il y a aussi un côté qui, humainement, n’est pas toujours évident. La pauvreté est très présente et on la vit au quotidien. Nairobi est une ville développée et vibrante mais c’est aussi une ville avec un des plus gros bidonvilles au monde. Malheureusement, une petite partie de la population a des moyens et une grosse partie est en mode de “survie”. Quand on vit ici, on est en perpétuel questionnement : on veut aider, mais on ne peut pas aider tout le monde: quelle est la bonne manière d’aider?
En Europe, on a parfois tendance à oublier que l’école gratuite, les soins de santé gratuits (ou presque) par exemple c’est du luxe. Ici tout est payant et celui qui ne peut pas payer n’a tout simplement pas accès.
Nous faisons ce que nous pouvons à notre niveau. Nous sponsorisons des enfants pour l’école car l’éducation ici est chère pour des gens avec des revenus vraiment limités. Nous donnons l’un ou l’autre coup de main dans de petits projets de développement de communautés.
D’ailleurs, si, de votre côté, vous vous demandez comment aider quelqu’un, n’hésitez pas à nous contacter… Il y a des milliers d’enfants qui ont besoin d’aide pour payer leur scolarité et nous pouvons nous engager à identifier des enfants qui ont vraiment du potentiel et avec qui nous pouvons vraiment faire une différence.
A bientôt probablement à Vinalmont!
Marie and family!