Marcel Hubin nous accueille dans sa maison, pleine de convivialité, rue Albert 1er à Vinalmont. Une maison moderne vue de l'extérieur, pleine d'un charme hors du temps à l'intérieur. L'Afrique y côtoie notre veille Europe, Marcel, le gardien du temps y a invité Serge, le messager du futur.
Marcel Hubin et Serge Nokin, deux styles, deux vrais amis pourtant.
Marcel est donc un passeur du temps... Chaque objet a plusieurs vies et quand il semble mort, notre artiste le ressuscite, le fait renaître.
La chaussure vendue à vil prix sur la brocante est pour Marcel une chose..sûre, qui a protégé les pieds de plusieurs générations sans jamais faiblir et qu'il ne convient pas de jeter ; il la maquille, la fait belle, lui donne des coups mais tout en douceur, un peu de couleur mais pas trop parce que la couleur, ce n'est pas son truc à Marcel. La couleur brillante, c'est éphémère. Or, quand Dieu a fait le temps,il en a fait pour longtemps.
Marcel redonne donc vie aux papiers trouvés, rajeunit la rouille, sauve des tissus troués. Ils rejoindront, encadreront une photo jaunie de jeunes gens qui avaient tout compris quand ils croyaient la vie éternelle : d'ailleurs il sont toujours là...chez Marcel.
Serge Nokin, l'ami de Marcel, rit dans son coin, dégustant son verre de vin. Carpe diem. Serge sculpte le bois depuis 25 ans, parfois un peu "sauvagement" mais toujours avec brio. Serge ne croit pas au temps qui coule doucement comme Marcel. Il crée, il crée. Il abandonne (un peu) le bois pour peindre des mannequins, leur rendre des couleurs, les relooker de manière étonnante. Et lui, le sculpteur tourmenté, se met aussi à la peinture, mais à sa façon, déjantée : c'est une peinture un peu psychédélique, un peu à la Warhol, mais dans son style à lui. Les toiles sont magnifiques en tout cas.
